Le Pigeon Voyageur de mai 2024
Ce vers quoi nous souhaitons aller
De manière générale, les agrumes ont eu des rendements inférieurs à ceux de l'année dernière, comme pour les Tarocco pour lesquelles nous avons évité de vous envoyer des « billes » et dont les pertes ont dépassé 40% de la production totale. Pour les autres variétés d'oranges, les pertes ont seulement été plus faibles, voire un peu plus faibles. En ce moment, de nombreuses agricultrices et agriculteurs moissonnent le blé pour le vendre comme du foin alors que celles et ceux qui récoltent le foin ne parviennent pas à couvrir leurs coûts de production. Lidia Tusa de la ferme Mandre Rosse (Libertinia) ne récoltera sûrement pas une seule olive à l'automne et les abeilles des agrumeraies ont produit en moyenne quelques kilos de miel par ruche. Mais pas toujours.
Comme il a très peu plu ces derniers mois, certain.e.s pensent même à abandonner une partie de leur terrain pour pouvoir continuer à entretenir l'autre moitié. Nous ne parlons pas d'argent, mais d'eau. Les éleveuses et les éleveurs raisonnent de la même manière et bradent leurs animaux.
Mais au bout du compte, grâce à votre soutien, nous avons réussi à nous en sortir cette année encore.
Et alors ?
Dans ce scénario qui ne promet pas de s'améliorer (bien au contraire) nous vous proposons deux solutions :
1. Participer à l'une des modalités de co-productions
2. Délocaliser notre production alimentaire là où il est encore facile de produire
Nous vous avons amplement parlé des "Co-productions permanentes". Peut-être un peu moins des Co-productions de produits transformés et de légumes que nous avons lancées récemment et dont vous retrouverez toutes les informations utiles dans la section "Participer" de notre site ainsi que dans la courte vidéo ci-dessous.
En deux mots, les objectifs des Co-productions sont de créer un lien direct entre producteur et consommateur, de partager les responsabilités, et de réfléchir à notre consommation et à notre impact environnemental à moyen et long terme... En somme un peu d'agro-écologie, un peu de résilience et un peu d'agriculture romantique qui fait toujours du bien. J'aurais donc tendance à choisir la deuxième option : délocaliser nos cultures en Amérique du sud. Et comme nous avons des amis du Movimiento de los Trabajadores Rurales Sin Tier (Mouvement des travailleurs ruraux sans terre) au Brésil, l'idée de transférer nos cultures là-bas me paraît plutôt bonne.
Dans le scénario RCP8.5 du GIEC* (vous savez celui dans lequel rien ne change par rapport à aujourd'hui, « business as usual » comme on l'appelle aussi... le véritable scénario en somme) il n'y a pas grand-chose à faire pour sauver la Sicile. Au mieux nous pourrons continuer aller à la mer - en mai cependant car en été il fait désormais trop chaud - alors qu'au Brésil nous devrions tenir le coup encore quelques années...
Bien sûr, pendant les premiers mois cela sera peut-être plus difficile de vous envoyer nos oranges, mais d'ici là nous aurons sûrement trouvé une collaboration avec Amazon.
Alors, si nous voulons réfléchir ensemble à notre façon de consommer, nous projeter un peu plus que "Qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Je sais pas on n'a qu'à appeler un UBER EAT", essayer de soutenir celles et ceux qui - plus par inconscience que par courage - continuent à cultiver en Sicile, faites-nous part de votre intérêt à co-produire avec nous ! Et vite si possible, parce que j'ai oublié de vous dire qu'en agriculturele temps est compté car louper un mois signifie parfois louper une année ! Ou, beaucoup plus intelligent, commencez par jeter un coup d'oeil à ce site, on ne sait jamais....
Je vous embrasse,
Mico & AsGalinhasFelizes
PS : ...nous sommes comme ça, nous préférons plaisanter car déprimer ou se plaindre ne sert à rien. Dire qu'il est « trop tard » est sûrement vrai mais pas encore assez pour nous faire baisser les bras. Et plus le chemin est semé d'embûches, plus nous avons envie de nous engager. Comment ? Nous en parlerons dans le prochain Pigeon....
*Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
Roberta Rabuazzo de la ferme Ciuri nous explique en quoi les co-productions de produits transformés et de légumes sont un outil important pour les petits et très petits producteurs, pour les consommateurs et pour garantir une filière alimentaire saine et éthique.
Découvrir la vidéo (sous-titres français à activer en bas à droite de la vidéo !).
Promenade agro-écologique aux côtés de nos ami.e.s de la coopérative Valdibella - Palermo, mai 2024
Agricultores Felices
Visite de la coopérative andalouse Tierra y Libertad - Mai 2024
Rencontrés il y a quelques années grâce à un de nos consom'acteurs lillois (Patrick), nous les avons contactés et avons appris à mieux nous connaître. Puis, il y a quelques semaines, nous les avons invités en Sicile, nous avons ri, nous avons chanté, échangé sur nos fonctionnements respectifs et même appris des astuces pour cultiver les plantes tropicales.
Selon ce qui nous a été inculqué par la société, les agricultrices et agriculteurs de Tierra y Libertad seraients nos « concurrent.e.s », celles et ceux à qui nous devons cacher des choses parce qu'elles et ils pourraient « nous voler notre travail » ! Heureusement, le jour du cours "d'économie aux agriculteurs néo-libéraux", nous étions toutes et tous absent.e.s. ..
Découvrir le récit photographique!